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Outils de calcul pour Sciences Physiques

Plan

0. Calcul des dérivées
1. Développements en série de puissance
2. Calcul des expressions indéterminées
3. Calcul différentiel
4. Différentielles d’ordre supérieur
5. Différentielles des fonctions de plusieurs variables indépendantes
6. Calcul intégral
7. Equations différentielles
8. Les différents repères
9. Eléments d'analyse vectorielle
10. Analyse de Fourier

Note de l'auteur
Il ne s'agit pas d'un cours de Mathématiques mais simplement d'un document pratique pour aider l'étudiant dans les développements de calcul liés aux apprentissages de la Physique.

0. Calcul des dérivées

Rappel : soit une fonction ; on appelle dérivée de la quantité égale à .

Nous constatons que les étudiants connaissent les règles de dérivation et les dérivées usuelles. Nous regrettons leur manque de pratique qui leur fait commettre trop d'erreurs si la fonction à dériver "se complique".

1. Développements en série de puissance

Parfois, certains étudiants connaissent quelques développements en série de puissance, rares sont ceux qui savent comment calculer ces développements.

Soit une fonction définie pour des intervalles de variation de x où elle ne devient pas infinie et où les dérivées existent.

Théorème des accroissements finis : Pour une telle fonction, il existe toujours une abscisse c comprise entre a et b telle que :

Formule de Mac-Laurin

Formule de Taylor

Exemples

;

;

Remarques :

2. Calcul des expressions indéterminées

Nous sommes surpris de constater que peu d'étudiants, spontanément, aient un réflexe d'attention face à des formes de type .

Premier moyen : Il suffit de développer le numérateur et le dénominateur en série de Mac-Laurin et de simplifier.

Deuxième moyen. Règle de L’Hopital

se présente sous la forme , alors démonstration à partir du théorème des accroissements finis.

Par exemple,

3. Calcul différentiel

On attribue souvent la paternité du calcul différentiel et intégral à Newton et Leibnitz à la fin du 17ème siècle à la suite d’un grand nombre de travaux mathématiques ayant abouti à l’étude des dérivées, des tangentes aux courbes et des infiniment petits. Ce calcul a été ensuite mis au point par différents mathématiciens (Euler, Laplace, Cauchy, ...) qui lui ont donné sa forme actuelle.

Les infiniment petits. Un infiniment petit est une quantité variable qui tend vers 0.

Exemples,

sont des infiniment petits équivalents si la limite du rapport tend vers 1, quand tendent vers 0.

L’infiniment petit est équivalent à l’infiniment petit équivalent à x quand alors que l’infiniment petit est équivalent à .

ne sont des infiniment petits équivalents quand .

Les différentielles

La petitesse d’une grandeur est relative. Une minute comparée à une heure est très petite, mais une minute comparée à une seconde est très grande.
Dans le calcul différentiel, on appelle dx une très petite variation algébrique donnée à la variable x. On peut la prendre aussi petite que l’on veut, mais elle est fixe et il n’est pas question de la faire tendre vers 0 comme un Dx.
On ne doit pas confondre :
variation algébrique de x infiniment petite mais non nulle et variation algébrique de x , grande ou petite, que l'on peut faire tendre vers la valeur nulle.

En effet, soit par exemple,

; ;

Appliquons la formule de Taylor


On appelle différentielle de y ou de f(x) la quantité dy = y’dx ou df = f’(x)dx

est une variation algébrique, infiniment petite de qui pourrait être nulle dans le cas particulier d'une fonction constante.
L'introduction de la notion de différentielle permet d'écrire :


Calcul des différentielles

Application de la définition : ;

Différentielles d’une somme, d’un produit, d’un quotient

Soient u et v des fonctions de x.

Différentielles des fonctions de fonctions

Soit y = f(u) avec u = u(x)

Quelques applications simples des différentielles

Exemple :

4. Différentielles d’ordre supérieur

Nous avons vu que la différentielle de y = f(x) est dy = y’ dxdx est aussi petit que l’on veut mais fixé.

Nous cherchons la différentielle de dy c’est à dire d(dy) que nous noterons (prononciation " d deux y ").

Par définition, = (dérivée de dy).dx (dérivée de dy) = (y’dx)’ = y’’dx

On aurait de même

5. Différentielles des fonctions de plusieurs variables indépendantes

En Physique, nous avons souvent à étudier les fonctions de plusieurs variables indépendantes. Nous limitons à deux variables indépendantes notées x et y mais les résultats sont facilement généralisables.
Soit une fonction f(x, y), nous appellerons différentielle de f (notation df) la quantité est la dérivée de f par rapport à x, la variable y étant considérée comme une constante dans la dérivation (prononciation d rond f sur d rond x).
La différentielle apparaît comme la somme des différentielles partielles.
Un grand nombre de mathématiciens prennent a priori cette formule comme définition de la différentielle et ne la démontrent pas. Que les esprits ... rigoureux sachent qu’elle se démontre.

L’application de cette formule aux calculs d’erreur est chose importante pour un expérimentateur.

Théorème : soit une fonction de deux variables f(x, y), on a toujours
Pour le calcul de la dérivée seconde croisée l’ordre de dérivation importe peu ; que l’on commence par x et que l’on continue par y, ou que l’on commence par y et que l’on continue par x, le résultat est le même.

Remarque importante sur la différentielle d’une fonction

Soit une forme différentielle A(x, y) dx + B(x, y) dy différentielle d’une fonction f(x, y) c’est à dire telle que df = A(x, y) dx + B(x, y) dy, alors par définition de la différentielle d’une fonction f(x, y) nous avons,

Le théorème sur les dérivées croisées nous permet d’établir la relation très importante de Cauchy,

La conséquence de cette relation est simple mais, oh combien importante.

Soit une forme différentielle A(x, y) dx + B(x, y) dy,

On dit que la forme différentielle A(x, y) dx + B(x, y) dy est une différentielle totale exacte.

La forme différentielle A(x, y) dx + B(x, y) dy n’est pas une différentielle totale exacte.

En Physique,

En Thermodynamique, c’est le cas de ce que nous appellons les fonctions d’état : par exemple, la fonction U (énergie interne), ou la fonction H (enthalpie) ou la fonction S (entropie) ou ...

En Thermodynamique, c'est le cas de d W et d Q qui sont des quantités, respectivement de travail et de chaleur, élémentaires (aussi petites que l’on veut) échangées.

Nous devons comprendre d comme l’opérateur mathématique différentiel et d g comme une quantité élémentaire.

Exemples

Il existe une fonction f(x, y) telle que que nous apprendrons à calculer.

Il n’existe pas de fonction g(x, y) et la notation sera

6. Calcul intégral

Le calcul intégral est l’opération inverse du calcul différentiel à savoir,

La notation pour cette opération est la suivante : (prononciation somme de ou primitive de f’(x) dx)

Nous sommes malheureusement obligés de dire que les étudiants actuels ne maîtrisent pas le calcul de primitives, pire que parfois calculer les rebute voire les fatigue.
Pourtant ce qui est demandé au niveau de la Thermodynamique n'est pas très compliqué et se limite souvent à la connaissances des primitives élémentaires usuelles.
En cliquant sur le lien Méthodes d'intégration, l'étudiant trouvera un document dont nous espérons qu'il lui soit aussi utile qu'il nous fut utile.

Calcul des fonctions f(x, y) dont on connaît la différentielle

. Cette primitive est faite en traitant y comme une constante si bien que la constante d’intégration peut être fonction de y.

En reportant le résultat précédent, on obtient :

où il faut bien comprendre que F(x, y) est une primitive par rapport à x de A(x, y) et que la variable x s’est éliminée dans .

Le lecteur, pour bien comprendre la méthode, aura intérêt à recommencer le calcul à partir de .

Remarque : Très souvent, en Thermodynamique, A(x, y) ne sera fonction que de x et B(x, y) que de y.
Alors
Le calcul se ramène à celui de deux primitives ordinaires.

Calcul des intégrales curvilignes

On appelle intégrale curviligne l’expression suivante,
d’un point I à un point F suivant une courbe d’équation h(x, y) = 0.

En Thermodynamique, on dit d’un état initial I à un état final F suivant une transformation.
Le calcul direct se fait en remplaçant y et dy en fonction de x et de dx à partir de h(x, y) = 0 dans l’intégrale curviligne et le calcul devient celui d’une intégrale simple.

c’est à dire que le résultat ne dépend pas de la courbe, il ne dépend que des points I et F (en Thermodynamique, nous dirons que le résultat ne dépend pas de la transformation et qu’il ne dépend que des états initial et final).
Dans ce cas, nous disposons de deux méthodes pour calculer l’intégrale curviligne.

7. Equations différentielles

On appelle équation différentielle une relation de type . D'une manière générale, on ne connaît que très peu de solutions analytiques des équations différentielles.
L'ordre d'une équation différentielle est l'ordre de la dérivée la plus élevée.

Le Physicien a souvent besoin de trouver les solutions d'équations différentielles dès les premiers semestres de l'enseignement supérieur, or généralement les Professeurs de Mathématiques n'enseignent pas les équations différentielles avant le 4ème semestre. Nous présentons ci-après, de manière pratique, ce qu'il est nécessaire de savoir.

Equations différentielles du premier ordre

Exemple : ð ð

L'intégration d'une équation différentielle du première ordre fait apparaître une constante d'intégration que l'on calcule en Physique à partir d'une condition limite

ð

La recherche d'une solution particulière est parfois immédiate. En particulier si et sont des constantes, on trouve .

A défaut, on peut employer la méthode dite de la " variation de la constante " où dans la solution générale sans le second membre on pose ð .

En remplaçant dans l'équation différentielle, on obtient

Le calcul de K(x) se ramène à un calcul de primitive.

Exemple :

Solution générale sans le second membre : ð ð ð

Solution particulière :

on remplace dans l'équation différentielle ð ð ð ð

La constante K (ou C) est à déterminer à partir d'une condition limite

Equations différentielles du second ordre

Nous limitons nos propos aux équations différentielles du second ordre linéaires à coefficients constants avec second membre, soit .

La linéarité entraîne

On cherche respectivement, pour la solution particulière, une constante, un polynôme de degré +2 en puissance de x, une combinaison linéaire de cosinus et sinus du groupement .

En remplaçant, on forme l'équation caractéristique qui a deux solutions et . La solution s'écrit alors .

En explicitant suivant les valeurs de ,

8. Les différents repères

8.1. Repère cartésien

 ;  ;

8.2. Repère cylindrique

 ;  ;

8.3. Repère sphérique

 ;

8.4. Repère curviligne ou de Frénet

C : centre du cercle tangent en M à la trajectoire

 : rayon de courbure

s : abscisse curviligne

 ; ;

 

9. Eléments d'analyse vectorielle

Prérequis : le produit scalaire, le produit vectoriel.

Produit mixte :

Double produit vectoriel :

Opérateur gradient

Soit une fonction f(x, y, z) c’est à dire une fonction des trois variables cartésiennes x, y et z.

Par définition sont les vecteurs unitaires de la base cartésienne habituelle (prononciation : gradient de la fonction f au point M(x, y, z)).

Propriété

Soient le vecteur position et

Coordonnées cylindriques :

Coordonnées sphériques :

Opérateur divergence

Soit un vecteur où les composantes sont des fonctions des variables x, y et z.

Par définition

Coordonnées cylindriques :

Coordonnées sphériques :

Opérateur Laplacien

Soit une fonction f(x, y, z) c’est à dire une fonction de trois variables indépendantes x, y et z.

Par définition Propriété :

Coordonnées cylindriques :

Coordonnées sphériques :

Opérateur rotationnel

Par définition

Coordonnées cylindriques :

Coordonnées sphériques :

Remarque : tous ces opérateurs sont linéaires

L'opérateur " nabla "

Par définition

Ainsi, , ,

Quelques relations

;

Théorème d'Ostrogradsky :  ; S est la surface fermée contenant le volume  ; est orienté vers l’extérieur de la surface fermée S.

Théorème de Stokes :  ; la surface S est quelconque s’appuyant sur le contour  ; est orienté suivant la règle dite du " tire-bouchon " par rapport au sens de parcours de .

Formules du gradient :  ;

Formule du rotationnel :

Formules de Green :  ;

10. Analyse de Fourier

10.1. Série de Fourier

Soit fonction réelle ou complexe de la variable réelle t, périodique de période , présentant sur l’intervalle un nombre fini de discontinuités, de maxima et de minima, et telle que ait une valeur finie.

On peut décomposer en série de Fourier, c’est à dire écrire sous la forme :

avec :  ;  ; la formule donnant est valable pour soit

Le terme correspond au fondamental, les autres termes sont appelés harmoniques.

L’importance relative des différents harmoniques est déterminée par .

Sous forme complexe, les formules ci-dessus peuvent s’écrire :
avec

Théorème de Parseval

 ;

10.2. Transformée de Fourier

Soit fonction réelle ou complexe de la variable réelle t ; la fonction est supposée de carré sommable, c’est à dire que a une valeur finie.
On montre que peut s’écrire sous la forme :

avec

La fonction est la transformée de Fourier de la fonction .

Ces formules montrent que la représentation d’une fonction par superposition de fonction sinusoïdales n’est pas limitée aux fonctions périodiques.
Une mention particulière doit être faite pour des fonctions périodiques ou pseudo-périodiques de pulsation sur une durée .
Le spectre de Fourier de telles fonctions correspond à un ensemble de sinusoïdes dont les pulsations appartiennent principalement à l’intervalle avec .
Ainsi le seul fait de limiter dans le temps une sinusoïde élargit le spectre de fréquences. Ce résultat surprend, mais il constitue un des aspects fondamentaux de la transformée de Fourier.