CHAPITRE 1 : Loi de Fourier. Equations de Conduction de la chaleur
Plan
1. Loi de Fourier
2. La conductivité thermique. Ses valeurs expérimentales
3. Les équations de Conduction de la Chaleur
4. Conduction de la Chaleur et Second Principe de la Thermodynamique
5. Analyse thermique
En état d’équilibre, les systèmes thermodynamiques homogènes
sont caractérisés par des variables d’état uniformes et
constantes.
Soumis à certaines conditions, un système peut être en état
de déséquilibre.
La Conduction de la Chaleur est le cas particulier où la non-uniformité
de la température entraîne un transfert d’énergie d’un point
à un autre du système sans transport macroscopique de matière.
Pour un système solide, seul ce processus de transfert est possible.
Pour un système fluide il peut aussi se produire des transferts d’énergie
par transport macroscopique de matière, ce dernier processus est appelé
convection de la chaleur.
Le milieu matériel, siège d’un phénomène de
conduction de la chaleur, peut être homogène ou hétérogène,
isotrope ou non isotrope, ses dimensions peuvent être finies ou infinies.
Le milieu est en " contact " avec des sources de chaleur internes ou
externes et le champ de température est noté .
Le caractère de déséquilibre peut être classé en quatre types de régimes :
Loi de Fourier (1807).
Expérimentalement, si les variations de températures ne
sont pas trop importantes, on rend compte localement des phénomènes
de conduction de la chaleur par la loi de Fourier, à savoir le
vecteur densité de flux de chaleur
est égal à :
pour un milieu
isotrope
l est appelée conductivité thermique du milieu et traduit l’aptitude à conduire la chaleur.
La densité de flux de chaleur j dans
une direction caractérisée par un vecteur unitaire
est :
Dans le système MKSA, la densité de flux de chaleur j
se mesure en W m-2 et la conductivité
thermique l en W.m-1.K-1
.
Remarques
Ordre de grandeur de l à 20 °C |
|
Gaz à la pression atmosphérique |
|
Matériaux isolants |
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Liquides non Métalliques |
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Solides non métalliques |
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Liquides métalliques |
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Alliages métalliques |
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Métaux purs |
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Ag |
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Silice |
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H2 |
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Cu |
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Béton brut |
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He |
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Al |
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Verre |
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Ne |
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Laiton |
|
Plâtre |
|
O2 |
|
Fe |
|
Bois |
|
N2 |
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Pt |
|
Laine de verre |
|
Air |
|
Graphite |
|
Polystyrène |
|
Ar |
|
Pb |
|
Eau |
|
CO2 |
|
Ti |
|
Alcool |
|
Kr |
|
Inox |
|
Huile minérale |
|
3. Les équations de Conduction de la Chaleur
3.1. Les équations au sein d’un milieu matériel isotrope
n Rappel du premier principe de la Thermodynamique
Entre deux instants successifs t et t + dt, le premier principe
de la Thermodynamique pour un système peut être écrit :
On considère un élément
du milieu quelconque, suffisamment petit pour être homogène,
de volume V, limité par une surface S.
|
n Remarques
Le milieu, siège d'un phénomène de conduction, est en contact, à ses frontières,
avec des fluides et/ou le vide.
On traduit les échanges de chaleur par des lois " linéarisées " de type,
où,
- est un point
quelconque de la frontière et
le coefficient d'échanges avec la source externe à température caractéristique
.
Cette loi est connue sous le nom de condition de 3ème espèce appelée
aussi condition de Fourier.
a) Le cas particulier
conduit à puisque
la densité de flux de chaleur échangée ne saurait être infinie.
On dit que la température à la frontière est imposée par le milieu extérieur
: cette loi est connue sous le nom de condition de 1ère espèce appelée
aussi condition de Dirichlet ou de " température imposée ".
b) Le cas particulier
correspond à une valeur connue de .
Une valeur nulle de la densité de flux de chaleur correspond à une isolation
thermique, une valeur non nulle est obtenue si .
On dit que le la densité de flux de chaleur à la frontière est imposée : cette
loi est connue sous le nom de condition de 2ème espèce appelée aussi
condition de Neumann ou de " flux imposé ".
n Validité de la loi d’échanges de type Fourier
cas particulier
si bien que
Pour f = 1 et aux températures ordinaires .
cas particulier
: la densité
de flux de chaleur est connue à la frontière du milieu.
On obtient une condition de type " flux imposé " est connue sous le
nom de condition de 2ème espèce ou condition de Neumann.
Aux équations indéfinies de la chaleur propres à chaque milieu et aux équations aux frontières extérieures, il convient d’ajouter les équations aux frontières intérieures c’est à dire au contact physique des milieux isotropes.
A la séparation de deux milieux, il existe une couche de transition.
L’épaisseur de cette couche peut être extrêmement faible
si les milieux adhèrent parfaitement l’un à l’autre. Elle peut
être beaucoup plus importante s’il s’agit d’un contact de deux milieux
solides présentant des irrégularités de surface, réunis
par un liant (collage, soudure) ou simplement accolés avec un fluide
interstitiel (air par exemple). Dans ce dernier cas, le contact ne s’effectue
qu’en un certain nombre de zones de faible étendue.
Deux modes de transfert se superposent :
- un transfert par conduction au niveau des zones de contact,
- un transfert complexe à travers le milieu interstitiel.
Dans le cas de milieux solides conducteurs, il se produit une convergence
des lignes de flux vers les zônes de contact où le passage
de la chaleur est plus facile appelée effet de constriction.
Lorsque la conductivité du milieu interstitiel est voisine de
celle des milieux en contact, l’effet de constriction devient très
faible et peut être négligé.
On tient compte du phénomène en introduisant les lois au contact (aux frontières intérieures) :
est la densité
de flux de chaleur moyenne qui traverse le contact et
le flux de chaleur qui traverse le contact sur toute la surface géométriquement
accolée.
qui traduit l’imperfection
du contact thermique (l’importance de la couche de transition) est appelée
la résistance thermique de contact. On reviendra sur cette notion
lors de l’étude des régimes permanents.
Remarque : ces lois sont discutables en régime
transitoire (puisque l’aspect capacitif de la zône de transition
n’est pas analysé) et non valides si, dans la couche de transition,
se produit une absorption ou génération d’énergie
(réaction physico-chimique, effet Peltier, frottement, ...)
3.4. Les conditions limites sur la variable temps
Il s’agit de la connaissance des champs de température dans les différents milieux à un instant donné pris, sauf indication contraire, comme origine du temps.
4. Conduction de la chaleur et Second
Principe de la Thermodynamique
On envisage le milieu sans sources internes et l’équation
indéfinie de la chaleur s’écrit : .
Nous formulons le second principe de la Thermodynamique sous la forme où est la différentielle totale de l’entropie, l’entropie élémentaire échangée par le milieu et l’extérieur, l’entropie élémentaire d’irréversibilité. |
peut être
calculée en envisageant une transformation réversible à
pression constante.
Les échanges de chaleur aux frontières du milieu ont lieu par
conduction
La conduction de la chaleur est productrice d’entropie, c’est souvent la principale cause d’irréversibilité des transformations. La production d’entropie augmente avec la densité de flux de chaleur transféré et diminue avec la conductivité.
Comme dans tous les domaines de la Physique, il est fondamental avant de procéder
à la résolution d'un problème, avant d'entreprendre une étude d'en faire une
analyse pratique qui conduira à des équations adaptées.
Cette analyse permet des hypothèses simplificatrices, parfois volontairement
simplificatrices pour obtenir une solution simple qui permet de dégager des
éléments sur l'influence de différents paramètres.
En Conduction de la chaleur, il conviendra de s'interroger sur :
- le type de régimes,
- les échanges aux frontières et les équations qui en découlent,
- les symétries du système.
Ceci fait, la méthodologie pour obtenir les équations repose sur la conservation
de l'énergie appelée par le thermicien "bilan énergétique".
A ce stade, il conviendra d'envisager la résolution mathématique analytique
ou numérique.
La qualité de cette analyse dépend souvent de l'expérience et des compétences
de celui qui l'a fait en ayant conscience qu'une solution analytique (fut-elle
simplifiée) est beaucoup plus performante pour mettre en évidence l'influence
des différents paramètres.
n Expressions mathématiques de l’équation indéfinie de la chaleur
Nous limitons nos propos, facilement généralisables, au cas de
caractéristiques thermophysiques constantes.
Il s’agit de connaitre les expressions de
pour les différentes géométries possibles.
Pour cela, le mathématicien utilisera le théorème d’Ostrogradski,
à savoir ,
le thermicien lui préfèrera la méthode dite du bilan
thermique.
Cette méthode revient à appliquer le premier principe de la Thermodynamique
sur un élément de volume adapté aux géométries
et aux symétries du problème thermique.
L’élément de volume adapté
est compris entre les faces x et x+dx de surface S
arbitraire. Dans ces conditions, Le flux de chaleur " entrant " par conduction par la face x est égal à , celui " sortant " par la face x+dx est égal à . |
L’application du premier principe conduit à :
ð