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Chapitre 5 : Détermination expérimentale des équations d'état

Plan

1. Cas des gaz
2. Cas des solides et des liquides

Cette détermination se fait à partir du tracé des courbes de compression isotherme dans un diagramme d'Amagat (p, pV) pour les gaz, voire les liquides ou à partir de la mesure des coefficients thermoélastiques définis de la manière suivante :

coefficient de dilatation à pression constante

coefficient de compressibilité isotherme

On définit aussi coefficient d’augmentation de pression à volume constant. On ne mesure pas ce coefficient pour les liquides ou pour les solides car, empêcher des variations de volume aussi faibles soient-elles obligerait à exercer des pressions très importantes. Ce coefficient est connu à partir de la relation qui est une conséquence immédiate de l'identité

1. Cas des gaz

Les premières expériences de compressibilité isotherme des gaz, dans des domaines de pression très limités ne dépassant pas quelques atmosphères, ont été faites au 17ème siècle par Mariotte en France et par Boyle en Angleterre.
Plusieurs expérimentateurs (Regnault, Andrews, Cailletet et Amagat) ont repris ces études au 19ème siècle dans des domaines de pression de plus en plus élevés.
Kamerlingh Onnes à Leyde a étendu les mesures au domaine des basses températures.

Ces mesures ont été reprises au 20ème siècle avec une précision accrue sur tous les gaz connus dans des domaines de température extrêmes et pour des pressions atteignant 1000 atmosphères.
De longues séries de mesures systématiques ont été faites dans deux laboratoires spécialisés : en Europe celui de Van Der Waals à Amsterdam sous la direction de Michels et aux Etats -Unis au laboratoire du Massachusetts Institute of Technology sous la direction de Beattie.

Nous présentons, à titre d’exemple, une série de résultats en coordonnées d’Amagat p, pV pour le diazote.

Au-dessous d’une température (-147 °C pour le diazote) les courbes sont interrompues car le gaz se liquéfie. Cette température est appelée température critique et notée TC .
Une autre température particulière apparaît, la température de Mariotte TM , où les courbes sont horizontales pour p = 0 ( pour le diazote).
Pour des températures supérieures à la température de Mariotte, les pentes pour p = 0 sont positives, elles sont négatives dans le cas contraire.
Pour le gaz parfait, limite de comportement de tous les gaz réels lorsque la pression devient nulle, les courbes sont horizontales quelle que soit la température. Un gaz réel se rapproche au mieux du comportement du gaz parfait à sa température de Mariotte.

Equations d’état des gaz

Il n’existe pas d’équation universelle rendant compte des courbes ci-dessus.
Pour des valeurs faibles de p, nous devons retrouver l’équation d’état des gaz parfaits pV=nRT

Des équations classiques sont donc :

La validité de ces équations dépend, pour la précision voulue, essentiellement du domaine de variation de la pression.
Ainsi jusqu’à 2 atmosphères, et même 10 ou 20, on utilise l’équation d’état des gaz parfaits.

Covolume

L’équation s’écrit .
Si la pression augmente énormément à une température donnée, le volume V tend vers la valeur B(T) = nb(T) qui, suivant l’hypothèse atomique, représente le volume occupé par les molécules du gaz " entassées " les unes sur les autres. Ce volume limite est appelé covolume.
Compte tenu de cette interprétation, il est logique que b soit pratiquement indépendant de la température.

Equation d’état de Van der Waals

Dans un fluide réel, les interactions entre molécules ne sont plus négligeables et une molécule frappant une paroi est ralentie à l’instant du choc par la présence des autres molécules toutes situées d’un même coté.Ainsi le choc sera moins important que dans le cas du gaz parfait. Le terme p, représentant la pression dans l’équation d’état des gaz parfaits, doit être remplacé par p + pp est la pression du gaz réel et p un terme devenant nul lorsque la pression tend vers 0 c’est à dire lorsque le comportement du gaz réel tend vers celui du gaz parfait.

Ainsi, une équation d’état assez générale pour un fluide réel est .

Ainsi dans l’équation d’état de Van der Waals, et on obtient avec (résultats expérimentaux)

Cette équation de Van der Waals interprète la température de Mariotte.

Pour , l’équation de Van der Waals s’approche au mieux de l’équation d’état des gaz parfaits.

L'équation de Van der Waals interprète aussi la température critique.
Nous avons vu, lors de l'étude des changements de phases que la courbe de compression isotherme, pour la température critique, présente au point critique un point d’inflexion, la tangente y est horizontale.

En ce point, le corps pur obéit :

Une interprétation du point critique à partir de l’équation d’état de Van der Waals donne :
La mesure des coordonnées du point critique fournit des renseignements sur l’aspect microscopique de la matière.

On utilise d’autres équations d’état de type Van der Waals, par exemple

Diétérici  ; Berthelot Clausius

Les équations de Van der Waals, Diétérici, Berthelot ou Clausius peuvent, dans certaines limites, s’appliquer aux liquides.

2. Cas des solides et des liquides

Nous ne décrirons pas les appareillages utilisables mais invitons le lecteur intéressé à se reporter à des ouvrages spécialisés.
Pour ce qui est de la connaissance du coefficient de dilatation à pression constante des solides, on prend des solides en forme de fil et on mesure le coefficient de dilatation linéaire à pression constante

Le coefficient de compressibilité isotherme s’obtient à partir des modules de Young, Poisson et/ou de cisaillement mais ceci nécessite des connaissances sur les contraintes dans les solides.

Pour ce qui est de la connaissance du coefficient de dilatation à pression constante des liquides, la mesure se fait directement à partir de l’expérience mise au point par Dulong et Petit ou à l’aide d’un dilatomètre à tige.

La mesure du coefficient de compressibilité isotherme pour les liquides se fait directement dans des piézomètres à capillaire.

Equations d’état des solides et des liquides

Pour les solides et les liquides, les coefficients a et cT sont faibles (en première approximation, on les considère comme indilatables et incompressibles). est une équation d’état habituelle dans des limites de température et de pression à préciser pour chaque corps.

Cependant pour les liquides, on utilise aussi l’équation d’état de Van der Waals puisque gaz et liquides appartiennent au même état appelé fluide.