Glaciation
On se propose de comprendre les phénomènes thermiques
lors de la glaciation (évolution de l’épaisseur d’une plaque de
glace) d’une nappe d’eau suite à un refroidissement brutal.
On supposera, dans toute l’étude, que les phénomènes thermiques
sont unidimensionnels (direction cartésienne x) et que le milieu
étudié peut être considéré comme semi-infini.
1) Dans cette première partie, on suppose que
le refroidissement impose, en ,
à partir du temps
, une température
constante [
]
inférieure à la température
de changement de phase eau-glace.
La courbe ci-dessus donne une représentation du champ
de température
à un instant donné
.
1)1) Ecrire les équations régissant le
champ de température dans la glace et dans l’eau.
On note la température
initiale (supposée uniforme) de la nappe d’eau.
On négligera :
De façon systématique, les paramètres
sont indicés avec la lettre
pour la glace et la lettre
pour l’eau et on note
la chaleur latente massique de fusion de la glace.
Données numériques : ;
;
;
;
;
;
;
;
;
On
montrera en particulier que le bilan thermique à la traversée
de l’interface glace-eau s’écrit :
1)2) On souhaite déterminer à chaque instant
la position du
" front de glaciation ", c’est à dire de l’interface
eau-glace.
1)2)a) On cherche une solution de l’équation de la chaleur dans
la glace en utilisant le changement de variable proposé par Cauchy :
où
est la diffusivité de la glace.
De même, on cherche une solution de l’équation de la chaleur dans
l’eau en utilisant le changement de variable proposé par Cauchy :
où
est la diffusivité de l’eau.
1)2)b) Montrer, à partir de l’équation de continuité
de la température, sur le front de glaciation ,
que ces solutions sont possibles si
et si
.
1)2)c) Montrer, à partir de l’équation de bilan thermique
à la traversée de l’interface eau-glace, que la valeur du paramètre
se déduit
de la résolution de l’équation transcendante :
où
est
l’effusivité thermique,
et
.
Lorsque la température initiale de l’eau est égale
à , la
résolution numérique de cette équation conduit aux résultats
suivants :
|
|
|
|
0,5 |
0,031 |
8 |
0,140 |
1 |
0,046 |
10 |
0,157 |
2 |
0,067 |
12 |
0,172 |
4 |
0,098 |
14 |
0,186 |
5 |
0,110 |
15 |
0,193 |
6 |
0,120 |
Pour : ,
Conclusions
1)2)d) Montrer à partir des conclusions précédentes
que :
ð
constitue une
solution approchée du problème tout à fait acceptable.
2) Lors d’hivers particulièrement rigoureux,
on peut constater, dans la région nantaise, des refroidissements semblables
à celui étudié dans la question 1).
L’eau de la rivière Erdre, assimilable à une nappe d’eau au
niveau du quai de Versailles, gèle et une épaisseur de glace de
l’ordre de se
forme en deux heures.
Cette valeur très éloignée de celle trouvée (
en une heure) en 1) remet en cause la théorie faite et en particulier
la condition de température imposée en
.
2)1)
2)1)a) Réécrire les équations régissant le champ
de température dans la glace et dans l’eau en tenant compte d’un coefficient
d’échange à l’interface
air atmosphérique-glace
2)1)b) On ne cherche pas à résoudre ce système d’équations
(le lecteur pourra essayer pour constater qu’il n’y a pas de solution analytique)
mais à le simplifier compte tenu de ce que nous a appris la partie 1) :
on peut raisonnablement négliger le flux de conduction dans l’eau.
Ecrire le nouveau système d’équations
2)1)c) Pour simplifier, à nouveau ce système d’équations,
on compare à partir de la question 1), le temps de formation d’une
épaisseur de
glace à la constante de temps maximale d’un mur conductif d’épaisseur
.
En déduire que le temps de formation d’une épaisseur de glace
est prépondérant et que l’on peut considérer que le champ
de température dans la glace est, à chaque instant, en " régime
permanent ".
Etablir, à partir d’un bilan thermique de la congélation d’une
couche d’eau d’épaisseur ,
l’équation différentielle liant
et
.
2)1)d) Résoudre cette équation différentielle.
Etudier le cas particulier
A.N. .
Calculer l’épaisseur de glace formée au bout d’une heure
3) Dans cette troisième partie, on s’intéresse
à la glaciation de sol.
Sec, le sol a une masse volumique égale à .
Gorgé d’eau, il a une masse volumique à
.
La conductivité thermique du sol glacé sera prise égale
à
3)1) Calculer la chaleur latente massique de fusion du sol glacé
.
On pourra introduire pour faire ce calcul la notion de porosité
(défini dans le sol sec ou gorgé d’eau ou glacé comme le
rapport du volume
occupé par l’air ou l’eau ou la glace au volume
occupé par le sol).
On montrera aussi que la masse volumique du sol glacé est pratiquement
égale à celle du sol gorgé d’eau.
3)2) Dans les conditions d’un hiver nantais où la moyenne journalière
des températures ne descend pas en dessous de ,
combien de jours consécutifs devraient avoir lieu pour que la glaciation
du sol se fasse sur une profondeur de
?
| Réponse 11 | Réponse 12a | Réponse 12b | Réponse 12c | Réponse 12d | Réponse 21a | Réponse 21b | Réponse 21c | Réponse 21d | Réponse 31 | Réponse 32 |