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CHAPITRE 2 : Les régimes permanents

Plan

1. Milieu conductif sans source interne
2. Milieu conductif sans source externe
3. Bilan thermique de type " ailette "

Il s’agit de résoudre le système d’équations linéaires(*) :

représente la surface de la frontière extérieure i, l’indice i est au maximum égal à 6.


(*) Pour un milieu conductif répondant à l’hypothèse de " barre thermique ", on obtient l’équation  . Les techniques de résolution sont transposables directement à cette équation.


Ce système d’équations est décomposable, par superposition rendue possible par la linéarité des équations, en deux systèmes notés 1 et 2 :
 
système 1 système 2

Le champ de température est alors égal à 
Le système 1 correspond à un milieu conductif sans source interne soumis à au moins une source externe, le système 2 correspond à un milieu conductif sans source externe soumis à des sources internes.

1. Milieu conductif sans source interne (système 1)

1.1. Résistance thermique

1.1.1. Définition
 
On considère deux surfaces isothermes S1 et S2 de températures  et . Ces deux surfaces sont correspondantes c’est à dire que toute ligne de flux quittant la surface S1 atteint la surface S2 .
Pour un milieu conductif en régime permanent sans source interne, le bilan thermique s’écrit .

Appliquons, sur le volume fermé délimité par les deux surfaces isothermes S1 et S2 et la surface latérale constituée de toutes les lignes de flux s’appuyant sur le contour fermé délimitant les deux surfaces isothermes, le théorème d’Ostrogradsky,

Entre surfaces isothermes correspondantes le flux de chaleur est conservé.

Pour une surface isotherme quelconque S du tube de courant 

Le calcul de la circulation de  suivant une ligne de flux quelconque joignant les surfaces isothermes S1 et S2 conduit à : 

La multiplication de  par un coefficient quelconque entraine la multiplication par le même coefficient de .
On obtient donc la relation : 

R est appelée résistance thermique, c’est l’analogue thermique de la résistance électrique. Elle est inversement proportionnelle à la conductivité du milieu et augmente avec la longueur des lignes de flux.

112 Résistances thermiques en série, en parallèle
 
Tubes de flux de chaleur en série

Les surfaces isothermes S1 S2 d’une part, S2 S3 d’autre part se correspondent, leurs températures respectives sont .
Entre S1 et S2 , le milieu conductif est noté A, entre S2 et S3 le milieu conductif est noté B.

Par suite 
Les deux milieux sont en série, la résistance thermique équivalente est la somme des résistances de chacun des milieux.
Si le contact entre les deux milieux n’est pas parfait en S2 , il conviendrait d’ajouter dans la résistance équivalente la résistance de contact.

Tubes de flux de chaleur en parallèle

Les surfaces isothermes S1 S2 d’une part, S’1 S’2 d’autre part se correspondent, leurs températures respectives sont  pour S1 et S’1 pour S2 et S’2 .
Entre S1 et S2 , le milieu conductif est noté A, entre S’1 et S’2 le milieu conductif est noté B.


Les deux milieux sont en parallèle, l’inverse de la résistance équivalente est égale à la somme des inverses des résistances de chacun des milieux.

1.1.3. Résistance thermique relative à un coefficient d’échange h

ð

Remarque : on retrouve les relations classiques de l’électrocinétique des courants continus sur l’association de résistances.

1.2. Les problèmes monodimensionnels

1.2.1. Le mur

En Thermique, on appelle " mur " un milieu dont les évolutions de température dépendent de la seule variable cartésienne x (les gradients dans tout plan perpendiculaire à l’axe Ox sont nuls).

ð

et  .

représente la résistance thermique pour une section transversale S et  le flux de chaleur.

Un bilan thermique entre deux sections quelconques prises dans chacun des deux murs conduit à :
puisque les sections transversales ont même surface.
Par suite,

Le problème posé est celui de l’écart .

L’extrapolation jusqu’au contact du champ de température dans le milieu 1 conduit à la valeur  qui est différente de température d’extrapolation jusqu’au contact dans le milieu 2 si la couche de transition est notable c’est à dire s’il existe un phénomène de constriction entrainant un allongement des lignes de flux.
Ceci explique l’introduction d’une résistance thermique supplémentaire appelée résistance thermique de contact puisque la résistance thermique augmente avec la longueur des lignes de flux.

Exemple 1 : brique creuse
 
La dimension transversale de la brique est égale à H.
Dans la cavité d’air, coexistent, en parallèle, des échanges par rayonnement et par conduction si on considère que les dimensions sont suffisamment faibles pour empêcher les mouvements convectifs.
La résistance pour la cavité d’air est égale à :

La résistance pour la partie centrale sera :

La résistance pour les " parties pleines " est égale à : 

Ces deux résistances sont en parallèle si bien que la résistance globale de la brique sera :
en introduisant une conductivité équivalente  pour le matériau composite considéré alors comme un matériau conductif homogéne.

Application numérique :

Exemple 2 : milieu poreux
 
Les transferts série ou parallèle sont mal définis.
On appelle e la porosité c’est à dire la proportion en volume des cavités.
Pour le schéma série,

Pour le schéma parallèle,

Généralement, on considère qu’il y a autant de schémas séries et parallèles 

1.2.2. Symétrie de révolution autour d’un axe

r est la distance à l’axe et L une longueur axiale arbitraire.
et  .

représente la résistance thermique ().

1.2.3 Symétrie sphèrique

où r est la distance au centre de symétrie.

et 

représente la résistance thermique ().

1.2.4. Milieu semi-infini
 
La surface du milieu semi-infini est supposée isotherme, sa température est prise comme température de référence.
Sur la figure le milieu semi-infini s’étend vers le bas, à une profondeur l existe une canalisation de grande longueur L, de rayon r0 et de température T0 .
Pour trouver le champ de température en un point M, on associe, vers le haut, un milieu semi-infini identique dans lequel on place une canalisation identique à température -T0 .
L’application des solutions du paragraphe 1.2.3. donne :
.

Les surfaces isothermes sont données par r’/r = Cste ð cylindres de longueur L (cercles dans le plan de la figure). D’autre part r = r’ ð plan médiateur tel que T = 0 .
L’application de cet exercice est le cas d’une canalisation enterrée.
L’hypothèse d’un sol isotherme est discutable, aussi il convient que la chute de température à partir de la canalisation soit suffisante ce qui implique l >> r0 .
Sur la canalisation, on aura r = r0 et .
Pour apprécier la validité du calcul, nous envisageons un rapport  et calculons l’isotherme  .
ð

La résistance thermique est égale à 

1.2.5. Les barres ou " ailettes "

Quand le transfert thermique entre une surface et un fluide est faible, on place sur celle-la des ailettes conductrices pour augmenter les échanges.
Ces ailettes qui pénètrent dans le fluide dans une direction Ox sur une profondeur L peuvent être à section uniforme ou non.
L’approximation dite de la " barre " consiste à dire que le gradient de température est essentiellement dans une direction Ox c’est à dire que dans une section x = Cste le champ de température est, en première approximation, uniforme. Toutefois, et contrairement à l’hypothèse de " mur thermique ", on ne néglige pas les échanges de chaleur dans les directions transversales, on en tient compte par l’intermédiaire d’un coefficient h traduisant les échanges par convection et rayonnement.

On considére un mur en contact avec un fluide.
ð


Si le nombre de Biot est faible, on peut considérer que le gradient de température est nul en première approximation dans la direction considérée.

Le bilan thermique entre la section x et la section x + dx conduit à :

ð

sont respectivement la section et le périmètre en x.
La température extérieure sera prise comme température de référence soit  .

Pour la section rectangulaire,

Pour la section circulaire,

Le système d’équations à résoudre s’écrit :

La solution est si  :

Le flux de chaleur évacué par l’ailette peut être calculé de deux manières :
- en calculant le flux de chaleur du aux coefficients d’échanges suivant les éléments de surface en contact avec l’extérieur,
- en calculant (plus agréable) le flux de chaleur entrant par conduction dans l’ailette.

Pour une ailette très longue (semi-infinie), on obtient :
(le lecteur reprendra la résolution avec  ou fera tendre L vers l’infini dans les résultats de l’ailette finie ; dans ce dernier cas, il obtiendra la condition ).

La surface sans ailette, supposée à température  et échangeant avec l’extérieur par un coefficient h, évacue un flux de chaleur  .

On appelle efficacité e d’une ailette le rapport du flux de chaleur évacué par l’ailette au flux de chaleur évacué par la surface sans ailette.
Pour l’ailette semi-infinie 
Une ailette sera performante si sa conductivité est élevée et son épaisseur (ou son rayon) faible.

Pour une ailette de longueur finie, remarquerons que la température se rapproche de celle extérieure lorsqu’on s’approche de l’extrémité x = L . De plus la surface d’échange à l’extrémité (eH) est plus faible que celle latérale (2LH) si bien qu’il est tout à fait raisonable de négliger les échanges à l’extrémité (mathématiquement faire ).
On obtient 
L’ailette de longueur finie se comporte comme celle infinie si .

La profondeur des ailettes est égale à .
Pour l’ailette à profil triangulaire,  et  ð.

Pour l’ailette à profil parabolique,  et  ð.
Les conditions aux limites sont identiques pour les deux ailettes, à savoir  .

- Le champ de température et le flux de chaleur évacué de l’ailette à profil triangulaire sont respectivement égaux à

où  sont les fonctions de Bessel modifiées de 1ère espèce d’ordre zéro et un.

- Le champ de température et le flux de chaleur évacué par l’ailette à profil parabolique sont respectivement égaux à

Pour cette ailette .
Le bilan thermique conduit à :

Les conditions aux limites s’écrivent :

La résolution donne
pour le champ de température.

Le flux de chaleur évacué par cette ailette sera :

où  sont les fonctions de Bessel modifiées de 2ème espèce d’ordre zéro et un.


Le bilan thermique conduit à :

Les conditions aux limites s’écrivent :

La solution est .
Le flux de chaleur évacué par cette ailette s’écrit : 

Lorsque, pour un système donné, on doit concevoir un système d’ailettes, il conviendra, outre la détermination du champ de température et du flux de chaleur évacué par une ailette, d’étudier les aspects coût, quantité de matière ou poids, encombrement, perte de charge, rendement thermique ou nombre d’ailettes que l’on peut fixer sur la paroi mère, etc.

1.3. Les problèmes pluridimensionnels

Nous avons à résoudre le système 1 d’équations où le champ de température dépend de plusieurs variables d’espace.
 

La linéarité des équations permet de chercher une solution sous la forme,
avec ; on rappelle que i est, au maximum, égal à 6

La résolution sera faite par la technique de séparation de variables avec développement en série de fonctions orthogonales. Nous présentons cette méthode à partir d’un exemple.

1.3.1. Exemple
 


Dans un premier temps, la methode consiste à chercher une solution à variables séparées, c’est à dire sous la forme .

Le report dans l’équation aux dérivées partielles conduit à  en tenant compte du fait que le premier terme ne dépend que de x et que le second ne dépend que de y.
Les trois dernières équations aux limites pour lesquelles le second membre est nul s’écrivent  puisqu’elles doivent être vérifiées quelque soit y ou quelque soit x.
Par intégration on obtient :
qui, après application des conditions aux limites, devient (les valeurs possibles  conduisent à la même solution et ne sont donc pas à considérer)
en tenant compte de la condition aux limites .

La condition aux limites (sauf cas particulier)  n’est pas assurée pour une valeur particulière de .

Dans un deuxième temps, on remarque que, le système d’équations étant linéaire, on peut chercher une solution sous la forme d’une combinaison linéaire.
où tous les  sont possibles.
Cette combinaison est connue sous le nom de développement en série de Fourier.
La dernière condition aux limites à vérifier s’écrit alors :

Le dernier temps consiste à déterminer les coefficients  par la méthode des fonctions orthogonales.
Pour cela, nous multiplions chacun des membres par  et intégrons sur l’intervalle de variation de y. La variable d’intégration étant " muette ", nous l’appelerons y’ plutôt que y qui est attribuée, dans l’exemple, à une variable cartésienne d’espace.

Le lecteur vérifiera sans peine que, dans notre exemple,
, que 

et qu’en conséquence 

Le champ de température s’écrit alors :

 

1.3.2. Quelques remarques et conséquences générales

1.3.3. Orthogonalisation (problème de Sturm-Liouville)

Soit l’équation différentielle avec les conditions aux limites et 
L’équation transcendante détermine une infinité de valeurs et la solution u est traitée comme une fonction de x et de.
est solution de 

est solution de  où nous considérons deux valeurs quelconques possibles de  qui sont identiques si  et différentes si .

En multipliant respectivement par et ces deux dernières équations, en retranchant les deux équations obtenues et en intégrant sur l’intervalle 

En intégrant par partie, on obtient

Le membre de droite s’annule pour les cas particuliers :

Par suite,

On dit que les fonctions propres u sont orthogonales sur l’intervalle  suivant la fonction de pondération .

Il s’agit d’identifier l’équation différentielle à résoudre avec l’équation générale .

Ainsi, dans l’exemple étudié,  ð

Remarquons que a été obtenu à partir de .
Si, par la méthode du bilan thermique, on cherche à établir l’équation , il convient de définir un élément de volume S peut être pris arbitrairement égal à 1.

L’identification  conduit pareillement à .

Dans les problèmes à symétrie de révolution, on traite l’équation différentielle
ï ð ð

Pour établir l’équation différentielle , il convient de définir un élément de volume où  peuvent être pris égaux à 1 (souvent, on fait  ).
L’identification  conduit à .

1.3.4 Cas d’une direction homogène avec des conditions aux limites de 2ème espèce

L’exemple du paragraphe 1.3.1. est repris et modifié en ce qui concerne les conditions aux limites suivant la direction y.

conduit à 

Par intégration, on obtient :
qui, après application des conditions aux limites [] devient avec  et 

en tenant compte de 

La différence avec l’exemple du paragraphe 1.3.1. est la possibilité k = 0 qui entraine .
Pour , les équations différentielles, après séparation des variables, s’écrivent  et .
Compte tenu des conditions aux limites, on obtient .

Le développement en série de Fourier devient :

Il doit vérifier  ce qui implique  et 

La solution s’écrit :

1.3.5. Des exemples pour se perfectionner

1.3.5.1. Champ de température avec une condition de 3ème espèce

La méthode est identique à celle suivie lors de l’exemple du paragraphe 1.3.1.
On obtient  et, après application de la condition aux limites en .
La condition en y = e conduit à l’équation transcendante .
est inchangé.
Par suite, , les coefficients  sont calculés pour vérifier  ce qui entraine .

La suite est une question de calcul.
En fait dans le cas présent, il était intéressant d’utiliser  et d’écrire .


Remarque : une série de ce type est appelée série de Fourier si les coefficients sont équidistants les uns des autres; la série ci-dessus n’est pas une série de Fourier, elle se traite cependant de manière analogue

1.3.5.2. Champ de température

Les directions y et z sont homogènes.
ð

L’écriture des conditions aux limites conduit à :

La méthode est généralisable à n variables sans difficulté particulière.

1.3.5.3. Champ de température à symétrie de révolution 

Remarque : nous avons écrit que la température reste finie sur l’axe de révolution, on montre que la condition flux de chaleur nul est équivalente.
La séparation de variables  conduit aux équations différentielles  et 

Après intégration et application des conditions aux limites 

La fonction  est la fonction de Bessel modifiée de première espèce d’ordre 0, la fonction de Bessel modifiée de deuxième espèce d’ordre 0  n’apparait pas dans la solution car elle devient infinie pour r = 0 (on se rapportera à l’annexe 1 sur les fonctions de Bessel).
ð

La séparation de variables  conduit aux équations différentielles  et 

Après intégration et application des conditions aux limites  où  est l’équation transcendante.
La fonction  est la fonction de Bessel de première espèce d’ordre 0, la fonction de Bessel de deuxième espèce d’ordre 0  n’apparait pas dans la solution car elle devient infinie pour r = 0 (on se rapportera à l’annexe 1 sur les fonctions de Bessel).
ð

1.3.5.4. Champ de température à coordonnées cylindriques

Pour cette équation aux dérivées partielles, les valeurs caractéristiques sont toujours fournies par la " direction j ".

La séparation de variables  conduit à :
ð

ð

L’étude des conditions aux limites de j est singulière.

1)

ð

2)
L’écriture d’une condition de type  n’est pas possible à cause du terme r qui ne s’élimine pas.
Les seules conditions possibles sont celles de première ou de deuxième espèce  et/ou .

Le cas  est possible si les deux conditions aux limites sont de deuxième espèce. On est, encore, conduit à .
Le cas particulier du cylindre plein (r = 0) conduit à B = 0 c’est à dire à 

Pour illustrer ces propos, on considère deux exemples


ð


 


 

1.3.5.6. Champ de température à coordonnées cylindriques

La séparation de variables conduit à

ð

On retrouve la discussion du paragraphe précédent sur la direction j , la direction z doit être homogène [] pour fournir la suite de valeurs .

où  sont les fonctions de Bessel modifiées d’ordre n de première espèce et de deuxième espèce.

Remarques :

doit être considéré pour 

Il n’est pas donné d’exemple.

1.3.5.7. Champ de température à coordonnées sphériques 

Pour cette équation aux dérivées partielles, les valeurs caractéristiques sont toujours fournies par la " direction q  ". La séparation de variables  conduit à :

Le traitement mathématique présente quelques particularités.
On pose  et on fait le changement de variables  pour obtenir :
ð où  sont les polynomes de Legendre d’ordre n de première espèce et de seconde espèce (le lecteur se reportera à l’annexe sur les polynomes de Legendre).
ð

Les valeurs à considérer pour n sont  [ est possible puisque , cependant l’écriture générale de g reste valide pour ] .

si bien que, dans tout problème où  sont inclus, le coefficient B est nul et le polynome  n’apparait pas dans les solutions.
En fait, nous limitons nos propos à  et utilisons les propriétés  et .
Avec quelques complications, il est possible d’envisager d’autres intervalles de variation pour q

Pour les conditions précisées, 

Exemple : ð

ð


 

1.3.5.8 Champ de température à coordonnées sphériques 

La résolution de ce type de problème qui fait apparaitre les Polynômes associés de Legendre n’est pas envisagée dans cet ouvrage.

1.3.6. Remarques

En Conduction de la Chaleur, les fonctions propres nécessaires sont :
- les fonctions trigonométriques cosinus ou sinus (ou combinaison linéaire), les variables sont soient les variables cartésiennes soit la distance à un point dans le cas de la symétrie sphérique, la fonction w est égal à 1,
- les fonctions de Bessel dans le cas de la symétrie de révolution et la fonction w est égal à r distance à l’axe,
- les polynomes de Legendre dans le cas des coordonnées sphériques et la fonction w est égal à 1, la variable étant  .

1.3.7. Equation type " ailette " à deux dimensions

Nous reprenons l’exemple de l’ailette à section rectangulaire. Nous admettons que cette ailette répond à l’hypothèse de " barre " dans son épaisseur e et que cette hypothèse n’est pas valide dans la hauteur H que nous prenons comme direction y .
La méthode du bilan thermique conduit à l’équation aux dérivées partielles,

Compte tenu d’un choix de l’axe y " central ", les conditions aux limites s’écrivent :
en se limitant à une ailette semi-infinie,
en supposant H suffisamment grand.

La solution recherchée sous la forme conduit à .

Après intégration et en tenant compte des conditions aux limites, on obtient :

soit 

A partir de , on calcule le coefficient .

Le champ de température s’écrit :


 

Le cas particulier courant  conduit à :


 
 

Note sur la fonction de Dirac

 







Applications de la fonction de Dirac aux sources instantanées ou localisées
  • Source de chaleur instantanée
La source de chaleur produit par unité de volume une quantité de chaleur Q au temps .

ð dim[= Energie/Volume]

  • Source de chaleur ponctuelle
La source est localisée en un point de coordonnées 

ð dim[] = Puissance

  • Source de chaleur surfacique (localisée sur le plan )

ð dim[] = Puissance/Surface] 

  • Source de chaleur surfacique de révolution (localisée sur le cylindre de rayon )
  • ð dim[] = Puissance/Longueur

  • Source de chaleur surfacique à symétrie sphérique (localisée en )
  • ð dim[] = Puissance

    2. Milieu conductif sans source externe (système 2)

    Nous avons à résoudre le système 2 d’équations :

    Contrairement au cas des milieux conductifs sans source interne, la notion de résistance thermique n’est plus valide puisque le flux de chaleur n’est pas conservatif. Chaque problème est particulier du point de vue thermique.
    Au niveau des résolutions mathématiques la technique de séparation de variables avec développement en série de fonctions orthogonales est performante.
    Cependant nous allons voir qu’il est possible d’appliquer deux méthodologies,
    - transformation du système 2 en système 1
    - ou utilisation des fonctions de Green.

    2.1. Transformation du système 2 en système 1

    Nous cherchons une solution pour le système 2 sous la forme  où est une solution particulière du système 2
    ð ð

    est solution d’un système de type 1.

    2.2. Méthode générale des fonctions de Green

    Soit le système auxiliaire 2a associé au système 2 :

    est la fonction de Green du problème [on montre que ] .

    est la fonction de Dirac.

    La linéarité des équations permet d’écrire :
    ð ð

    Par suite 

    2.3. Exemple
     

     


    2.3.1. Résolution par la méthode des fonctions de Green

    On pose le système auxiliaire 2a
    ;

    Dans un premier temps, la methode consiste à chercher une solution à variables séparées, c’est à dire sous la forme .

    Le report dans l’équation aux dérivées partielles conduit à .

    Cette fois, les directions x et y sont homogènes et doivent être traitées de manière équivalente si bien que  .

    Après intégration et en tenant compte des conditions aux limites, on obtient

    Le deuxième temps consiste à chercher la fonction de Dirac suivant un développement en série de Fourier des fonctions orthogonales, soit 

    et 

    Le report dans l’équation différentielle ð et la fonction de Green

     

    Le troisième temps consiste à calculer 

    Dans le cas particulier, le lecteur vérifiera sans peine que

    2.3.2. Résolution par transformation du système 2 en système 1

    Cette méthode nécessite la connaissance d’une solution particulière. Elle n’est donc pas envisageable si la fonction  n’est pas exprimée explicitement. Sa portée est moins générale que la méthode avec les fonctions de Green, cependant nous l’employons chaque fois qu’elle est possible.
    Prenons le cas particulier.

    Une solution particulière est  qui conduit au système 1 :

    Suivant la direction y, les deux conditions aux limites sont non-homogènes. Cependant la symétrie du problème permet d' écrire  et seule une condition aux limites n’est pas homogène.

    La recherche de la solution sous la forme  conduit à  et à .

    Après intégration, en tenant compte des conditions aux limites et en développant en série, on obtient

    L’orthogonalisation à partir de  conduit à 

    Remarque : cette solution est identique à celle trouvée par la méthode des fonctions de Green.

    2.4. Quelques exemples pour se perfectionner

    2.4.1. Les problèmes monodimensionnels

    En fait, il s’agit de trouver la solution d’un équation différentielle. On comprendra, à travers l’exemple ci-après, en quoi l’utilisation d’une fonction de Green est " excessive " sur un cas aussi élémentaire.
    Soit,  dont la solution  est immédiate.

    Par la méthode de la fonction de Green associée, on écrit :
    ð

    Après intégration, en tenant compte des conditions aux limites et en développant en série,

    ð

    soit 

    et 

    Remarque : on démontre que 

    2.4.2. Cas où l’une des dimensions est infinie
     


    Le problème auxiliaire s’écrit :

    La direction x est homogène ð et 

    Nous avons vu que  .

    En reportant dans l’équation aux dérivées partielles pour G , on obtient :

    Nous avons un problème de puissance localisée en y’ = y qui nous transformons en un problème de flux imposé au même endroit.
    Par commodité, on fait le changement de variable u = y - y’ et, par raison de symétrie, on considère l’espace u > 0 .
    On obtient le système d’équations 

    En intégrant et en remplaçant 

    et 

    Dans le cas particulier, le lecteur vérifiera que 

    Ce dernier résultat obtenu pour une puissance uniforme est significatif de l’importance de l’analyse pour simplifier au mieux un problème.

    3. Bilan thermique de type " ailette "

    Il s’agit de résoudre le système d’équations linéaires :

    représente la surface de la frontière extérieure i, l’indice i est au maximum égal à 4.

    Ce système d’équations est décomposable, par superposition rendue possible par la linéarité des équations, en deux systèmes notés 1’ et 2’ :
     
    système 1’ système 2’

    Le champ de température est alors égal à 

    Dans l’exemple du paragraphe 1.3.4. nous avons pu constater que le système 1’ se traite suivant la même méthodologie que le système 1.
    En ce qui concerne le système 2’, la première méthodologie consiste à le transformer en un système 1’ à l’aide d’une solution particulière ; la deuxième méthode plus générale consiste à appliquer la méthode des fonctions de Green .

    Nous introduisons le problème auxiliaire 3’a  

    La linéarité des équations permet d’écrire  ð

    ð

    Par suite,