Photométrie et détecteurs
Plan
1. Grandeurs photométriques
2. Application à la formation des images
3. Détecteurs
3.1. L'oeil
3.2. la plaque photographique
3.3. Détecteurs à effet photoélectrique
3.4. Détecteurs thermiques
Dans une direction , la puissance énergétique spectrale (flux lumineux) d’un rayonnement de longueur d’onde compris entre , émis (ou absorbé) par un élément de surface dans un angle solide par la relation :
où
est l’angle entre
et et
l’émissivité spectrale dans la direction qui traduit l’aptitude
du corps à émettre ou absorber.
est la luminance
spectrale du corps noir qui est un corps qui absorbe tout rayonnement
[].
Dans le cas de l’optique géométrique (approximation de Gauss),
reste faible et on peut faire .
En photométrie ,
appelé luminance du corps, est défini pour une largeur
spectrale, par exemple celle du domaine visuel.
Avec cette notation
En unité énergétique, L s’exprime
En unité visuelle, L s’exprime
La valeur énergétique du lumen est
qui correspond au maximum de sensibilité de l’œil en vision diurne pour
une radiation .
L’élément dS’ à distance
r de l’élément dS s’appuie sur le faisceau conique
d’angle solide .
soit |
Cette dernière relation est la formule de Bouguer où est l’étendue élémentaire du faisceau.
2. Application à la formation
des images
De même,
Or |
Par suite
(l’étendue optique
se conserve dans la traversée de l’instrument optique).
Les instruments optiques ne sont pas parfaitement transparents si bien que
où T est le coefficient de transmission énergétique.
Soit, puisque , .
Dans le cas très fréquent de milieux extrêmes identiques,
si on s’approche du cas idéal ,
la luminance se conserve dans la traversée de l’instrument optique.
Pendant longtemps, le seul détecteur utilisé en Optique a été l’œil. C’est pour cette raison que s’est développée une photométrie visuelle avec ses propres caractéristiques et ses propres unités. Cependant, malgré ses qualités, notamment la capacité de comparer deux éclairements ou de détecter des éclairements faibles (il lui faut environ 200 photons par seconde pour déceler une image), il a été développé d’autres détecteurs permettant de stocker et de traiter l’information.
Découverte par H. Niepce en 1850, la plaque photographique a
beaucoup progressé au point qu’elle est largement utilisée
en Astronomie pour sa facilité d’emploi et sa capacité de
stocker spatialement une grande quantité d’informations.
Son fonctionnement est basé sur un effet photochimique qu’on peut résumer
ainsi : réduction d’ions
en atomes Ag par la lumière. Un traitement chimique, appelé
développement, permet alors de révéler l’image par amplification
du nombre d’atomes Ag et de la fixer en éliminant les ions
qui n’ont pas subi l’effet photochimique.
3.3. Détecteurs à effet photoélectrique
Le photomultiplicateur
Le photomultiplicateur est constitué par une photocathode qui
émet des électrons sous l’impact de photons incidents. Ces
photoélectrons provoquent l’émission d’électrons secondaires
sur une seconde électrode appelé dynode. Chacun de ces électrons
secondaires extrait à son tour d’autres électrons d’une seconde
dynode et ainsi de suite. L’ensemble des électrons est recueilli
sur une anode. L’amplification et la mesure du courant qui en résulte
permettent de détecter les photons incidents.
Le dispositif à transfert de charge
Le plus connu de ces dispositifs est le C.C.D. au silicium (Charges
Coupled Device). Il se présente sous forme d’un réseau de
photodiodes au silicium. Chaque photodiode est constituée d’une
jonction pn qui occupe une surface carrée de très
faibles dimensions.
Les photons incidents créent, dans chaque jonction, des paires
électrons-trous qui contribuent au courant. Lorsque la jonction
est polarisée en sens inverse, le courant est pratiquement proportionnel
au nombre de paires créées et donc au flux incident.
En juxtaposant plusieurs barrettes, on peut couvrir un plan image comme
on le fait avec une plaque photographique.
Leur emploi tend à se généraliser.
Les détecteurs thermiques transforment en énergie interne
l’énergie lumineuse absorbée, ce qui élève
leur température.
Par effet Seebeck (utilisation de thermocouples et mesure de la force
électromotrice aux bornes) on accède à la mesure de
l’élévation de température.
On procède aussi à l’analyse du rayonnement infrarouge
réémis par le corps qui a absorbé l’énergie
lumineuse (thermographie).