Généralités sur les phénomènes
de propagation
Les exemples de phénomènes de propagation sont multiples
: nous parlons de propagation de la lumière, d’ondes électromagnétiques,
du son ou de la "chaleur" sans que ces phénomènes soient
de même nature.
Les ondes électromagnétiques (nous verrons que l'onde
lumineuse est une onde électromagnétique de longueurs d'ondes
inférieures à 100 mm) se
propagent dans le vide, se réfléchissent, s'absorbent et
se transmettent au niveau d'un milieu matériel.
Les ondes mécaniques (qui comprennent le son -ondes acoustiques-)
ont besoin d'un milieu matériel pour se propager.
La propagation de la "chaleur" est plus complexe : c'est une onde électromagnétisme
dans le cas du rayonnement dit "thermique", une onde mécanique dans
le cas de la conduction de la chaleur et un transfert de matière
dans le cas de la convection.
Mathématiquement, deux équations aux dérivées partielles rendent compte de ce type de phénomènes :
1. Intégrale générale de l’équation de propagation
Pour résoudre l’équation hyperbolique, nous effectuons les changements
de variables
et
et cherchons
.
La substitution dans l’équation de propagation conduit à
qui est réalisé si
est indépendant de Y et
indépendant de X.
Par suite
,
et
où les fonctions f et g sont arbitraires.
La fonction f qui prend une valeur
reprend cette même valeur
(ce qui est caractéristique de la propagation sans déformation
de la quantité f de l’abscisse
à l’abscisse
)
si
soit encore
.
ð
.
La propagation a lieu, à vitesse V, dans la direction des x
positifs.
Ainsi le groupement
exprime que l'onde traduite par la fonction f se propage sans
déformation à vitesse V dans la direction des x
positifs (on dit onde positive ou progressive) et le groupement
exprime que l'onde traduite par la fonction g se propage sans déformation
à vitesse V dans la direction des x négatifs (on
dit onde négative ou régressive).
L’onde s est la superposition des deux propagations dites positive (progressive) et négative (régressive).
1.1. Signification des fonctions f et g
Soit une source émettant au point
dans la direction des x positifs. On ne voit pas d’où proviendrait
la fonction g tant que l’on considère le milieu infini suivant
les x, mais s’il y a un obstacle en un point
une partie de l’onde sera renvoyée (réfléchie) vers les
x négatifs et on aura, en tout point, la superpositions des deux
propagations.
La fonction g est déterminée à partir de la fonction
f par les conditions à l’extrémité L. Le
cas particulier
impose
.
La fonction f est déterminée par la nature de la source
en . L’expression
associée à une source de type vibratoire joue un rôle privilégié.
En effet pour l’équation de propagation, de type linéaire, étudiée,
toute excitation peut être traitée à l’aide de la technique
mathématique des séries de Fourier ou de celle de la transformée
de Fourier à partir de cette fonction (voir annexe " Eléments
de Mathématiques ").
Il est commode, d’un point de vue mathématique, d’introduire la notation
complexe ,
la fonction f étant la partie réelle de
.
Si nous reprenons l'exemple de l'onde à la surface d'un liquide,
a représente l'amplitude du mouvement vertical de matière,
c’est à dire l'écartement maximal à la position d'équilibre.
La dérivée par rapport au temps de la fonction f
donne la vitesse de la matière. Cette vitesse est proportionnelle
à l'amplitude a.
Le carré de l’amplitude a est donc directement proportionnel
au carré de la vitesse de déplacement de la matière,
donc proportionnel à la puissance énergétique (intensité)
de l'onde.
Ceci constitue un résultat général pour toutes
les ondes matérielles ou non.
1.2. Périodicité temporelle. Périodicité spatiale.
Si t et x deviennent
et
tels que
et
, la fonction
f est inchangée.
T , périodicité temporelle, est appelée période
et , périodicité
spatiale, est appelée longueur d’onde. Ces deux quantités
sont liées par la relation
.
1.3. Ecriture générale de l'onde progressive. Vecteur d'onde
En l’absence de limite ,
la fonction g est nulle et la fonction f s’écrit :
pour une propagation
suivant la direction x.
.
Si, par contre, la limite
renvoie partiellement ou totalement l’onde f, alors la fonction g
est non nul et
où représente
le facteur de réflexion en
.
Pour une réflexion totale [],
Dans ce cas, on dit que l’on a un régime stationnaire car le
phénomène de propagation n'existe plus.
Si, en , existe
une autre réflexion totale, on se trouve en présence d’un régime
stationnaire confiné entre deux réflexions totales. Ce type de
régime stationnaire est appelé régime résonnant
qui ne peut exister que pour certaines valeurs discrètes
de
appelés
en mathématiques valeurs propres et en physique pulsations
de résonance. Les fonctions
correspondantes sont appelées fonctions propres.
2. Propagation dans un milieu dispersif
Le cas d’une onde sinusoïdale pure de pulsation est
un cas extrêmement rare dans la réalité, il doit être
considéré comme un cas d’école.
En fait, la forme du signal jointe à sa durée conduisent à
une représentation de celui-ci, dans l’échelle des ,
par un spectre.
Si la vélocité du phénomène V n’est pas fonction
de , chaque
composante spectrale se propage à cette vitesse et, à l’arrivée,
toutes les composantes peuvent être regroupées de façon
identique au départ : le signal n’est pas déformé (à
condition qu’il n’y ait pas d’atténuations ou que celles-ci soient indépendantes
de
).
Il en va autrement si V dépend de .
Ces phénomènes sont bien connus dans le cas de la lumière
où on dit qu’il y a dispersion.
2.1. Cas de la propagation de deux ondes
Les deux ondes, émises en ,
supposées pour simplifier de même amplitude a, de pulsations
voisines
et
, se propagent
dans la direction des x positifs.
A partir de et
[où
]
, le calcul de l’onde totale conduit à
On retrouve la fonction d’onde habituelle avec une amplitude variable
c’est à dire dépendant de t et x.
Si l’on se place dans un référentiel d’observation se mouvant,
suivant l’axe des x, à la vitesse ,
l’amplitude apparaît constante.
Cette vitesse
est appelée vitesse de groupe. Liée à l’amplitude,
elle traduit la vitesse de propagation de l’énergie.
La vitesse
est appelée vitesse de phase.
Une autre façon d’analyser la fonction d’onde est de considérer
que sert
d’enveloppe à la fonction d’onde habituelle et de faire apparaître
un phénomène de battement qui se déplace à la vitesse
.
2.2. Ondes d'extension limitée : paquet d'ondes
On envisage le modèle simplifié d'ondes planes sinusoïdales,
de même amplitude a, dans un intervalle continu de pulsation
tel que :
avec
se propageant
dans la direction des x positifs (ondes progressives).
L'onde résultante est égale à :
Un développement limité au premier ordre permet d'écrire
la fonction k :
En remplaçant dans l'onde résultante et en intégrant,
on obtient :
L'intensité est égale à ![]() ![]() ![]() On a posé |
![]() |
Ce graphe appelle plusieurs commentaires :
- les amplitudes des maxima secondaires sont très faibles vis à
vis du maximum central (en ),
- le paquet d'ondes simule donc un phénomène de propagation d'étendue
limitée ; on fixe la largeur du maximum central comme le domaine de variation
de x compris entre
,
soit
. Aux
frontières du domaine,
,
- le maximum de I est atteint au temps
lorsque
. Si
,
ce maximum est atteint pour
ð
il se déplace à la vitesse
qui
est la vitesse de propagation de l'énergie puisque l'intensité
du paquet d'onde se situe autour du maximum central,
- l'onde monochromatique ()
correspond donc à une extension spatiale illimitée (
)
: correspondant à une énergie infinie, elle ne peut avoir un sens
physique réel et doit être comprise comme une limite théorique.
La vitesse de groupe a un sens physique puisqu ‘elle représente
la vitesse de propagation de l’énergie, soit aussi de l’information
; pour les ondes électromagnétiques dans le vide, elle ne
pourra dépasser la " vitesse de la lumière c " ; la
vitesse de phase n’a pas de réalité physique, elle pourra,
dans le cas des ondes électromagnétiques, être supérieure
à celle de la lumière.
Le cas ð
soit
correspond
à une propagation d'ondes sans dispersion.
3. Régimes quasi-stationnaires
Le groupement ,
où
est la phase, joue un rôle privilégié. Dans un espace de
dimension
,
la variation de phase s'écrit
.
Dans le cas particulier où
(soit aussi
),
les variations de phase sont négligeables, la fonction ne dépend
plus de x, le phénomène de propagation est négligeable,
la notion d'onde disparaît.
Ceci s'appelle l'approximation des régimes (ou états)
quasi-stationnaires, bien connue en Electricité des courants
alternatifs.
Ainsi, pour le 50 Hz, dans un milieu non diélectrique et non magnétique
(le "vide"), .
Doppler a montré, pour les ondes acoustiques, que la période
est relative au référentiel où elle est mesurée.
Fizeau a élargi ce phénomène au domaine de l'optique.
La théorie doit être faite dans le cadre de la cinématique
relativiste si les vitesses des référentiels n'étaient
pas négligeables devant celle de la lumière.
Nous nous limitons au domaine classique des " faibles " vitesses, cependant
la théorie relativiste est importante car sa confirmation expérimentale
valide cette théorie et les idées émises par Einstein.
Calcul de Doppler (cinématique classique)
![]() |
Un émetteur E se déplace à
vitesse ![]() ![]() Ces signaux se propagent uniformément dans toutes les directions à intensité de vitesse V. Un récepteur R se déplace à vitesse ![]() ![]() Au temps ![]() ![]() ![]() ![]() |
Au temps ,
l'émetteur est à la position
,
le récepteur reçoit à la position
au temps
.
;
;
;
Dans un repère d'origine ,
d'axe des x parallèle à
,
on écrit les coordonnées :
;
;
;
En écrivant la longueur
des deux manières possibles et en réorganisant, on obtient :
pour laquelle
il convient de chercher une solution indépendante de
c'est à dire de l'émission initiale considérée.
Lorsque l'intensité résultant de la superposition de deux ou plusieurs ondes n'est pas la somme des intensités de chacune des ondes, on dit qu'il y a interférence ou que les ondes interfèrent. L'interférence est caractéristique d'un phénomène ondulatoire.
Conditions de réalisation d'une interférence
Le domaine de la lumière (des ondes électromagnétiques)
fournit un champ de réalisations très important. C'est pourquoi
il y sera fait référence de manière privilégiée.
![]() |
Les sources émettent de la lumière
par suite de la désexcitation des atomes qui ont été
préalablement excités.
Cette émission est lancée, interrompue puis relancée au hasard des collisions entre les atomes. On la représente sous la forme de trains d'onde successifs émis de façon aléatoire. |
On caractérise cette émission par la fonction vectorielle appelée
vibration lumineuse.
pendant la
durée
d'un train d'ondes largement inférieure à la durée moyenne
entre deux collisions successives (
).
L'intensité I associée à une telle onde est égale
à la valeur moyenne de l'intensité instantanée pendant
la durée nécessaire
à la détection (
est de l'ordre de 0, 1 s).
Pour les ondes mécaniques, la source vibrante entretient le
mouvement pendant la durée d'un train d'ondes, puis elle est relancée
pour un nouveau train d'ondes, ...
L'émission est caractérisée par une fonction scalaire
Interférence de deux ondes monochromatiques isochrones
Geneviève Tulloue [
] ; Jacques
Charrier
ð
Pour une onde scalaire, il convient d'enlever tout caractère vectoriel aux formules ci-dessus.
![]() |
Nous envisageons le cas d'une source étendue.
![]()
|
La figure d'interférence de la source étendue est la somme en
intensité des figures d'interférences des sources "ponctuelles"
constituant la source étendue.
Si les varient
de
, il n'y
aura plus de figure d'interférences, les différentes sources ponctuelles
se contrariant , les maxima de l'une correspondant aux minima de l'autre.
Une condition d'existence d'interférences est que ,
valeur maximale de la variation de
sur
toute l'étendue de la source reste très inférieure à .
Si (incident
unique ou interférence à division d'amplitude), l'étendue
de la source ne pose pas de problème.
Pour la division de front d'ondes (),
il convient que la source soit "suffisamment ponctuelle".
ð
La quantité
est appelée la largeur de cohérence spatiale.
Cohérence temporelle [ Yves Cortial ]
Les ondes émises par une source ne sont jamais parfaitement monochromatiques.
Pour les ondes lumineuses, la principale cause étant l'effet Doppler
résultant de l'agitation thermique.
L'intensité spectrale est définie par la relation où
dI est l'intensité sur la bande spectrale
.
Le contraste
devient inférieur à 0,22 si
et on considère que le contraste est trop faible pour voir le phénomène
d'interférence.
représente
la différence de temps de marche entre les deux rayons. La condition
pour qu'il y ait interférence peut être exprimée
où
est appelé temps de cohérence.
![]() |
Soient ![]() ![]() Nous raisonnons avec ![]() ![]() Le signal émis par la source S est perçu entre ![]() ![]() ![]() ![]() |
Pour qu'il y ait interférence, il convient que ,
soit
soit
la durée d'émission (appelée temps de cohérence)
supérieure à la différence des temps de marche.
On introduit généralement la longueur de cohérence
définie par
et, pour qu'il y ait interférence, il convient qu'elle soit supérieure
à la différence de marche.
Des temps de cohérence (ou des durées d'émission) importants,
c'est à dire des sources les plus monochromatiques possibles, favorisent
le phénomène d'interférence.
Fonction
(prononcer
sinus cardinal de x)
C’est une fonction paire.
;
Cette fonction s’annule pour
La dérivée est égale à .
Elle s’annule pour
,
soit pour
; les valeurs correspondantes des extrema sont respectivement